C’est un coup de tonnerre qui s’est abattu dans l’univers des géants de la tech. Meta, la maison mère de Facebook et Instagram, vient d’accepter de verser la somme colossale de 1,4 milliard de dollars à l’État du Texas. Cette amende record, la plus élevée jamais infligée par un État américain pour une affaire de protection des données, vient clore un litige vieux de deux ans.
Au cœur de la nouvelle tourmente : l’utilisation controversée par Meta d’un logiciel de reconnaissance faciale, accusé de bafouer la vie privée de millions de Texans. Zoom sur une affaire qui ébranle une fois de plus la réputation du géant des réseaux sociaux.
Un litige qui remonte à 2022
Figurez-vous que tout a commencé en 2022, lorsque le procureur général du Texas, Ken Paxton, a intenté une action en justice contre Meta. Selon lui, l’entreprise aurait collecté illégalement les données biométriques de millions de Texans sans leur consentement.
Par cette action, le géant de la tech a violé la loi de l’État sur la capture et l’utilisation des identifiants biométriques (CUBI). Et cette grave accusation n’a pas tardé à faire des remous.
Une fonctionnalité controversée au cœur du scandale
Au centre de la polémique se trouve « Tag Suggestions« , une fonctionnalité lancée par Facebook en 2011. Pensée à l’origine pour faciliter l’identification des personnes sur les photos, elle s’est avérée être un véritable cheval de Troie pour la vie privée.
Pendant près d’une décennie, Meta aurait ainsi analysé chaque visage apparaissant sur la plateforme, sans que les utilisateurs n’en soient informés ni n’aient donné leur accord. C’est tout simplement un véritable cauchemar pour les défenseurs de la vie privée.
Un accord historique qui sonne comme un avertissement
Face à l’ampleur du scandale, Meta a préféré mettre fin aux poursuites en concluant un accord à l’amiable avec le Texas. Mais le prix à payer est lourd : 1,4 milliard de dollars, à verser sur une période de cinq ans. Une somme record qui dépasse de loin les 390 millions de dollars obtenus par 40 États américains de la part de Google en 2022.
Pour Ken Paxton, cet accord « historique » envoie un message clair aux géants de la tech : « Tout abus des données sensibles des Texans sera combattu avec toute la force de la loi« . L’avertissement résonne comme une mise en garde pour toutes les entreprises tentées de jouer avec le feu de la vie privée.
Meta tente de tourner la page
De son côté, Meta semble vouloir tourner rapidement la page de ce scandale coûteux. Dans un communiqué laconique, l’entreprise se dit « heureuse de résoudre cette affaire » et espère « explorer de futures opportunités pour approfondir [ses] investissements au Texas, y compris potentiellement le développement de centres de données« . L’entreprise semble ainsi montrer patte blanche et de rassurer sur ses intentions futures.
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Un coup dur pour la réputation de Meta
Mais au-delà de l’aspect financier, c’est bien la réputation de Meta qui sort une nouvelle fois écornée de cette affaire. Déjà pointée du doigt pour sa gestion des données personnelles, l’entreprise peine à regagner la confiance du public.
Et ce n’est pas la première fois que la reconnaissance faciale lui joue des tours : en 2021, Facebook avait dû verser 650 millions de dollars pour clore un recours collectif similaire. En acceptant de payer cette amende record, Meta espère sans doute éteindre l’incendie médiatique et judiciaire.
Mais le mal est fait et il faudra du temps pour reconstruire une image ternie par les scandales à répétition. Quoiqu’il en soit, dans un monde de plus en plus soucieux de la protection de la vie privée, les géants de la tech vont devoir revoir leurs pratiques. Sinon, ils risquent de payer le prix fort, comme vient de le prouver le Texas.