Bassirou Diomaye Faye, candidat à l’élection présidentielle sénégalaise de 2024, a récemment dévoilé son programme économique.
Parmi ses propositions phares figurent l’abandon du franc CFA et l’instauration d’une « préférence nationale » pour favoriser les entreprises sénégalaises. Si ces promesses peuvent séduire une partie de l’électorat, leur crédibilité et leur faisabilité soulèvent des interrogations…
La fin du franc CFA, un défi complexe
L’abandon du franc CFA, monnaie utilisée par huit pays d’Afrique de l’Ouest, dont le Sénégal, est un sujet sensible et complexe. Ceci dit, Bassirou Diomaye Faye propose de le remplacer par une monnaie nationale. Et cela, afin de regagner en souveraineté monétaire.
La « préférence nationale », une mesure protectionniste controversée
La « préférence nationale » proposée par Bassirou Diomaye Faye vise à favoriser les entreprises sénégalaises dans l’attribution des marchés publics et à limiter les importations. Si cette mesure peut sembler séduisante pour soutenir l’économie locale, elle soulève quelques questions quant à sa compatibilité avec les engagements internationaux du Sénégal. On pense notamment à ceux conclus avec l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Des promesses ambitieuses, mais des détails manquants
Le programme économique de Bassirou Diomaye Faye comprend aussi des promesses d’investissements massifs dans les infrastructures, l’éducation et la santé. En revanche, le candidat reste flou sur les moyens concrets de financer ces projets, dans un contexte de ressources budgétaires limitées. La crédibilité de ces engagements dépendra de la capacité de Bassirou à présenter un plan de financement détaillé et réaliste.
Un débat nécessaire sur l’avenir économique du Sénégal
Les propositions de Bassirou Diomaye Faye ont le mérite de susciter le débat sur l’avenir économique du Sénégal et sur les défis auxquels le pays est confronté, notamment en termes de souveraineté monétaire et de développement des entreprises locales.