Depuis la fusion entre l’Union Progressiste (UP) et le Parti du Renouveau Démocratique (PRD), l’Union Progressiste le Renouveau (UPR) traverse une zone de turbulence politique. La contestation de certains anciens cadres du PRD, réclamant le retour à leur identité originelle, vient raviver les tensions internes. Face à cette situation, Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole du gouvernement et Secrétaire général adjoint, a clarifié la position légale de l’exécutif dans une intervention remarquée sur Daabaaru TV. Son analyse offre une lecture juridique stricte des événements, tout en laissant entrevoir les ressorts politiques d’une crise aux multiples dimensions.
Une existence juridique révolue selon la Constitution
Le débat sur la légitimité d’un éventuel retour du PRD dans le paysage politique a été tranché avec fermeté par Wilfried Léandre Houngbédji, qui s’appuie sur la décision de la Cour constitutionnelle. Selon lui, la fusion entérinée par la juridiction suprême a provoqué la dissolution totale des entités fondatrices. Les partis UP et PRD ont donc cessé d’exister légalement, interdisant toute tentative de résurrection sous leur ancienne appellation. Il précise que la loi impose un délai de 15 ans avant qu’un parti dissous à la suite d’une fusion puisse envisager de renaître sous sa forme d’origine. Ce verrou juridique rend caduc, à court terme, le souhait exprimé par les nostalgiques du PRD, soucieux de raviver la flamme d’un passé politique.
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Des options légales, mais limitées
Bien que le retour des anciens partis reste impossible, la création d’une nouvelle structure politique demeure envisageable. « Il est tout à fait possible que des membres décident de créer un nouveau parti. C’est leur liberté », a souligné le porte-parole. Toutefois, le nom et l’identité politique du PRD comme de l’UP ne pourront être réutilisés, insistant sur le respect strict du cadre légal. Cette clarification ferme l’espace à toute ambiguïté, tout en reconnaissant le droit fondamental à l’organisation politique. Elle souligne la frontière délicate entre volonté militante et légalité constitutionnelle.
Une tension nourrie par des calculs électoraux
Au-delà du droit, la crise actuelle puise ses racines dans une dynamique plus stratégique. Pour Houngbédji, les frictions internes sont révélatrices de tensions liées aux échéances électorales à venir. Les préoccupations exprimées par certains cadres s’inscriraient dans une logique de positionnement et de lutte d’influence, plutôt que dans une volonté idéologique. Ce constat, énoncé sans détour, révèle une autre facette de la crise : celle des ambitions personnelles au sein d’une structure recomposée, où les équilibres antérieurs semblent fragilisés.
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Un appel à la responsabilité politique
Malgré la gravité apparente du malaise, Wilfried Léandre Houngbédji affiche une confiance mesurée dans la capacité des acteurs à dépasser les clivages. Il mise sur l’expérience et la stature des figures politiques impliquées pour restaurer la cohésion de l’UPR. « Ce sont de grandes figures de la scène politique nationale. Je suis convaincu qu’elles sauront, avec le temps, trouver une voie de compromis pour préserver l’essentiel », conclut-il. Un message d’apaisement qui, s’il ne règle pas les divergences profondes, appelle à la retenue et au dialogue.
SOURCE : La Nouvelle Tribune