L’univers cinématographique Marvel de Sony traverse une période tumultueuse marquée par des productions controversées. Alors que Venom et sa suite ont rencontré un succès commercial notable, la majorité des autres créations du studio ont essuyé des revers critiques et financiers considérables.
Paradoxalement, l’un des films les plus décriés de cette franchise trouve aujourd’hui une seconde vie inattendue sur la plateforme Prime Video. Morbius, sorti en 2022, figure désormais parmi les contenus les plus populaires du service de streaming, prouvant que l’échec initial n’empêche pas une réhabilitation posthume surprenante.
Un antihéros vampirique au destin cinématographique chaotique
Morbius met en scène Jared Leto dans le rôle de Michael Morbius, un médecin atteint d’une maladie sanguine rare. Sa quête désespérée d’un remède le transforme accidentellement en vampire vivant, créature surnaturelle aux pouvoirs redoutables. Le casting réunit également Matt Smith, Adria Arjona, Jared Harris, Al Madrigal et Tyrese Gibson dans cette adaptation ambitieuse.
Dans l’univers des comics Marvel, Morbius constitue un antagoniste complexe et sympathique de Spider-Man, intégrant par la suite l’équipe surnaturelle des Midnight Sons. Cette richesse narrative laissait présager un potentiel cinématographique prometteur. Malheureusement, l’exécution finale a déçu massivement les attentes.
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Une réception critique désastreuse aux conséquences durables
La production a essuyé des critiques acerbes concernant son scénario défaillant, ses effets visuels approximatifs et les performances d’acteurs jugées insuffisantes. Cette déception généralisée s’est concrétisée par deux Razzie Awards particulièrement humiliants : Pire acteur pour Jared Leto et Pire actrice dans un second rôle pour Adria Arjona.
Néanmoins, Morbius ne détient pas le record absolu de médiocrité au sein de l’univers Sony Marvel. Madame Web lui ravit ce titre peu enviable avec des scores critiques encore plus catastrophiques, relativisant ainsi l’échec du film vampirique.
Une renaissance culturelle inattendue sur Internet
Paradoxalement, Morbius a conquis une notoriété alternative grâce aux mèmes Internet. La communauté en ligne s’est emparée du film pour créer des plaisanteries récurrentes, transformant le nom du personnage en jeux de mots créatifs. Les internautes évoquent ainsi des recettes fictives de « morbillions » de dollars ou détournent la célèbre réplique de Ben Grimm « It’s Clobberin’ Time » en « It’s Morbin’ Time ».
Cette appropriation humoristique démontre comment un échec commercial peut paradoxalement générer une culture participative dynamique. L’ironie et la dérision permettent au film de survivre dans l’imaginaire collectif, bien au-delà de sa sortie initiale.
Un phénomène de streaming révélateur
L’apparition de Morbius parmi les contenus « tendance » de Prime Video illustre un phénomène fascinant du divertissement contemporain. Les spectateurs semblent attirés par les productions si mauvaises qu’elles en deviennent paradoxalement captivantes. Ce statut de « navet culte » potentiel transforme l’échec originel en curiosité nostalgique.
La disponibilité sur une plateforme de streaming majeure offre au film une accessibilité nouvelle, permettant aux curieux de découvrir cette production controversée sans engagement financier supplémentaire. Cette démocratisation de l’accès favorise l’émergence d’une audience de seconde chance.
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L’héritage contrasté d’une franchise en difficulté
Morbius symbolise les défis structurels de l’univers Spider-Man de Sony. Malgré des personnages Marvel riches en potentiel narratif, les adaptations peinent à concrétiser leurs promesses créatives. L’absence de cohérence franchise et les déconnexions scénaristiques nuisent à l’établissement d’un univers cinématographique crédible.
Toutefois, le succès streaming actuel suggère que même les productions les plus critiquées peuvent trouver leur public. Cette réhabilitation partielle témoigne de la capacité du divertissement populaire à transcender les jugements initiaux et à créer ses propres codes d’appréciation alternatifs.
La trajectoire de Morbius, de l’échec critique au phénomène mémétique puis au succès streaming, illustre la complexité des mécanismes de réception culturelle contemporains.
SOURCE : ComicBook

