La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a examiné, ce lundi 13 octobre 2025, un dossier sensible mêlant gestion d’entreprise et cybersécurité. En cause, une ancienne directrice d’une société de courtage d’assurance basée à Cotonou, accusée d’avoir subtilisé des données confidentielles appartenant à son ex-employeur.
Poursuivie pour vol de données informatiques et abus de biens sociaux, la prévenue conteste fermement les faits qui lui sont reprochés.
Un dossier à la croisée du numérique et du droit des affaires
Les faits remontent à septembre 2020, lorsque la dirigeante prend la tête de la société de courtage. Après quatre années de service, elle démissionne, mais les tensions naissent lorsqu’une nouvelle entreprise concurrente voit le jour, quelques semaines avant son départ officiel — le 14 août 2023. Cette création soulève de fortes suspicions du côté de la direction sortante, qui soupçonne un acte de concurrence déloyale soigneusement préparé.
Selon la plainte déposée, des données informatiques stratégiques auraient été extraites du système de la société mère, notamment des fichiers liés aux échéances contractuelles des clients. Ces informations auraient ensuite servi à contacter directement la clientèle au profit de la nouvelle structure de courtage fondée par la prévenue.
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Des accusations de siphonnage de données rejetées
Face aux juges de la CRIET, l’ancienne responsable a rejeté en bloc les accusations portées contre elle. Elle affirme n’avoir jamais transféré ni exploité les fichiers internes de son ex-employeur. Son avocat, évoquant une affaire montée de toutes pièces, parle d’un conflit professionnel devenu personnel, alimenté selon lui par la volonté de ternir la réputation de sa cliente.
La défense plaide donc la bonne foi, estimant que la coïncidence entre sa démission et la création de la nouvelle société ne saurait constituer une preuve tangible de malversation.
Une affaire aux implications économiques et technologiques
Pour les responsables de l’entreprise plaignante, les faits relèvent d’une atteinte grave à la confidentialité commerciale et mettent en péril la compétitivité du marché. L’affaire illustre les nouveaux défis juridiques posés par l’essor du numérique dans la gestion des entreprises, où la maîtrise des données représente un enjeu économique majeur.
Le procès attire également l’attention du public sur la protection des données professionnelles au Bénin, à un moment où de nombreuses structures privées se digitalisent sans toujours disposer de dispositifs de sécurité suffisants.
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Audience reportée pour réquisitions et plaidoiries
Après avoir entendu les arguments des deux parties, la Cour a décidé de renvoyer l’affaire au 24 novembre 2025 pour la présentation des réquisitions du ministère public et des plaidoiries des avocats. Ce délai devrait permettre aux magistrats de mieux apprécier les éléments techniques du dossier, notamment les preuves informatiques produites par la société plaignante.
L’issue de ce procès, très suivi dans le milieu des affaires, pourrait servir de référence en matière de cyberéthique et de responsabilité professionnelle au sein des entreprises béninoises.
SOURCE : Benin Web TV

